Le lavoir
Au 19ème siècle, par mesure d'hygiène, on crée les lavoirs, pour à lutter contre les épidémies de choléra, variole et typhoïde, qui déciment la population.
A cette époque en effet, on boit et on se lave dans la même eau.
Les lavandières s'y retrouvaient pour travailler, et pour discuter. Les villageois surnomment d'ailleurs les lavoirs "hôtel des bavardes" ou "chambre des députés". Sur le mur du lavoir de Vert le Grand on pouvait lire « Ici on lave le linge et on salit le monde ».
Le travail des lavandières était très rude et demande beaucoup de force physique, surtout l'hiver où il faut affronter le froid. Elles restaient agenouillées et courbées au dessus d'une planche à laver des journées entières. Pour se réchauffer, les lavandières buvaient du vin ou autre boisson lors de leurs pauses.
A l'époque, on faisait sa lessive moins fréquemment qu’aujourd’hui, environ tous les 3 mois, en fonction du linge que l'on possédait.
Dans les maisons de notables ou les grandes fermes, des lavandières professionnelles lavaient le linge. Dans les familles plus humbles, c'est la maîtresse de maison qui était en charge de cette tâche.
Le linge était placé dans une lessiveuse et mis à bouillir dans un mélange d'eau et de cendre de bois. Cette lessive naturelle redonnait "sa blancheur au blanc". Le rare petit linge de couleur était lavé dans un baquet d'eau chaude savonneuse, puis frotté à l'aide d'une brosse sur une planche. L'ensemble, mis dans une bassine, était ensuite transporté en brouette jusqu'au lavoir municipal. Là, en commentant avec malice les derniers potins du village, les lavandières rinçaient le linge.
Celui-ci était tordu et battu à l'essorage. De retour à la maison, l'étendage sur l'herbe en plein pré donnait naturellement une douce fraîcheur printanière.
Aujourd'hui, les lavoirs demeurent les témoins de cette époque révolue.
A Vert-le-Grand c'est en 1865 que le « lavoir des Gâches » peut être construit grâce à M Bisson qui cède à la commune un petit emplacement lui appartenant et faisant partie d’une pièce qu’il possède près du « pont des Gâches », situé sur l’actuelle rue des Gâches. C’est la commune qui a pris en charge la construction du lavoir. A cette date, le lavoir est propriété communale.
En 1870, le barrage des Gâches qui nuisait au lavoir est supprimé. En effet, en aval du lavoir, celui-ci faisait croupir l’eau, dégageant ainsi des odeurs nauséabondes et rendant ce dernier insalubre.
En 1871, M Bisson reprend possession du terrain et par la même occasion du lavoir. A ce jour le lavoir des Gâches doit toujours exister. Il est situé à gauche lorsque l’on entre dans le clos des Gâches, il appartient à un propriétaire privé.
En 1872, la commune désirant construire un nouveau lavoir communal, achète à M Fréry une petite parcelle de terrain près du « Pont d’Eterville », en vue d’une future construction. Mais le projet n’aboutira pas.
En 1874, la commune achète à Mr Delahaye (entrepreneur en maçonnerie) un lavoir qu’il a construit au lieu dit « les Marquants », près de Montgravé, au carrefour formé par le chemin de Vert-le-Petit et la rue des Marquants.
C’est le lavoir actuel, il appartient à la commune.